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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 18:30

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Il y a moins d’un mois, Emma Coats, directrice artistique chez Pixar, nous a fait part sur Twitter de 22 bonnes choses à savoir pour écrire une bonne histoire.

Ces 22 conseils, qu’elle a construit en évoluant auprès des équipes créatrices de Pixar, sont pour le moins pertinents si un jour vous pensez devoir/pouvoir écrire une histoire originale : LA VOTRE.

 

Mais est-ce que le cru Pixar de cette année, Rebelle, a respecté ces 22 grands principes ?

Je peux vous affirmer que malgré quelques erreurs de première heure, sa prévisibilité, et ses gags pas toujours fins, Rebelle remplit, d’une, son contrat Pixarien, et de deux, va bien plus loin en touchant au cœur un public extrêmement ciblé et de façon inédite dans l’animation moderne : Les Femmes.

Rebelle c’est une petite histoire de FEMMES, écrite par des FEMMES, pour des FEMMES…

Et une grande leçon de cinéma.

 

Lisons donc ce nouveau long-métrage en suivant ces 22 grands principes pour écrire une bonne histoire :

 

1 – Admirez un personnage qui essaie, se bat, plutôt qu’un personnage qui réussit.

Rebelle(Brave) c’est l’histoire de la Princesse Merida, héritière du trône d’un Royaume d’Ecosse enchanté, qui pense à autre chose qu’à son devoir de future monarque.

Dans un Moyen-Age où la place de la femme est encore effacée derrière son (futur) mari, Merida préfère se dédier à l’exploration de ses terres merveilleuses avec son fidèle cheval Angus, et au maniement d’une arme alors masculine : l’arc.

Au lieu de se plier aux codes de la cour, Merida essaie de gagner sa liberté de femme mais s’oppose à sa mère Elinor… Une (autre) femme forte.

 

2 – Gardez en tête ce qui est intéressant en tant que public et pas ce qui est amusant en tant qu’auteur. Ce sont deux choses qui peuvent être vraiment différentes.

Ce qui aurait pu être intéressant avec Rebelle, aurait été de se focaliser UNIQUEMENT sur la relation mère-fille (c’est le cœur du film, fort heureusement), et c’est ce que devait être probablement le film à l’époque où Brenda Chapman, première femme réalisatrice chez Pixar, était aux commandes. Insatisfaits du résultat, Disney-Pixar a demandé à Mark Andrews de reprendre le film afin de le remanier et le rendre, sans doute, davantage ouvert à un plus large public.

Bonne ou mauvaise chose, le film en devient plus prévisible, mais un peu plus drôle, et donc plus accessible pour un public moins féminin (il ne faut pas oublier que le long-métrage s’adresse aux enfants et aux familles, et je ne serais pas étonné d’apprendre que la première mouture de Rebelle était davantage adulte et moins cartoon dans certains passages).

 

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3 – Essayer de dessiner des thèmes est important, mais vous ne verrez pas ce dont traite votre histoire afin que vous n’arriviez à sa fin. Maintenant, réécrivez.

En sortant de la salle, j’étais persuadé d’avoir à faire à un Pixar mineur. Etant un jeune homme, extrêmement touché par d’autres Pixar (dont la trilogie Toy Story, ayant grandi avec et me reconnaissant indéniablement dans le personnage d’Andy), ce Rebelle m’avait laissé, dans un premier temps, sur une légère insatisfaction. Ceci, bien que j’étais capable de lui reconnaître une certaine fraîcheur et de nombreuses bonnes idées.

C’est en discutant du film avec des femmes que je me suis rendu compte à quel point il m’avait probablement plus touché que je ne le pensais. La seconde lecture du film est en réalité tellement visée, précise sur son public, que seules quelques-unes se reconnaîtront dedans.

Et c’est pourtant toute l’audace du film : prendre le risque de laisser sur la touche tous les autres, mais de TOUCHER profondément les femmes. Toutes ces mères et ces filles qui s’identifieront instantanément dans cette histoire de libération… La libération de la FEMME dans tous ses états.

Le premier Disney-Pixar personnel ?

 

4 – Il était une fois, il y avait ___. Chaque jour, ___. Et puis un jour, ___. A cause de ça, ___. En conséquence de ça, ___. Jusqu’à ce que ___.

Nous avions abordé le fait qu’un récit sous la forme d’un mythe ou d’un conte avait la possibilité, le potentiel, de toucher une cible extrêmement large car parlant d’une façon universelle.

Les Pixar jusqu’ici ne s’étaient aventurés que rarement dans le conte, Rebelle le prend de plein pied, si bien qu’on se demande si parfois nous n’avons pas à faire à un Disney pure souche.

Quoiqu’il en soit, ce précepte est suivi à la lettre dans Rebelle, rendant cette histoire d’une efficacité redoutable.

« Il était une fois, une Princesse qui ne souhaitait pas l’être. Chaque jour, elle sortait du château pour s’adonner à la découverte de son Royaume et s’entrainer au maniement fort masculin des armes. Et puis un jour, sa mère la força à se marier, ce qu’elle refusa. A cause de ça, elle fuyait le château, fâchée contre sa mère. En conséquence de ça, Merida rencontra une sorcière qui lui promit un enchantement empêchant ce mariage maudit. Tout allait bien pour Merida jusqu’à ce que sa propre mère finisse par tomber malade… »

 

5 – Simplifiez. Concentrez. Combinez les personnages. Evitez les détours. Vous aurez l’impression de perdre des bons ajouts, mais ça vous libèrera.

Plusieurs choses sont montrées dans Rebelle. Il y a de nombreux personnages.

On aurait pu penser à un grand film d’aventure et d’exploration, mais que nenni. Et c’est la grande surprise du film. Parfois le long-métrage ressemble surtout à un film intimiste familial, axé sur la relation mère-fille qui est l’importance de cette histoire.

Les espaces utilisés sont souvent les mêmes (le château, ses environs, la forêt, le bosquet, la maison de la sorcière) et les rares détours sont à chaque fois concentrés.

L’essentiel de cette histoire se passe entre Merida et Elinor.

 

6 – A quoi vos personnages sont bons ? Avec quoi sont-ils à l’aise ? Lancez-le dans le total opposé de ces choses. Challengez- les. Comment s’en sortent-ils ?

Merida est bonne au maniement de l’arc.

Elinor est bonne aux courtoisies de la cour.

La « nouvelle » rencontre de ces deux personnages permet de les opposer frontalement et de s’inviter continuellement à se dépasser en apprenant l’une de l’autre. C’est la force du film.

Pas de road movie cependant puisque les personnages sont amenés à très vite collaborer dans un endroit précis (symbolique d’un personnage) et c’est là toute la tension du film (l’autre endroit symbolique est utilisé dans le climax).

D’ailleurs, nous pouvons remarquer l’importance donnée aux décors dans ce film : la forêt représente l’aventure, soit le monde de Merida. Et la cour, le château et ses codes de bonnes conduites représente le personnage de la mère, Elinor.

Leur point de rencontre à toutes les deux est ce bosquet illuminé au milieu de ces deux espaces, rappelant Stonehedge. Endroit d’une importance capitale dans le film… Tiens donc, comme par hasard !

 

7 – Trouvez votre fin (3e acte) avant de trouver votre milieu (2e acte). Vraiment. Les fins sont dures à trouver, alors partez au front avec elles.

La fin est prévisible dès l’arrivée de l’élément perturbateur.

Pourtant, le 2e acte est suffisamment riche en péripéties pour nous distraire et assez humainement approfondi pour nous faire comprendre autre chose de cette histoire.

 

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8 – Finissez votre histoire, laissez faire, faites-le même si elle n’est pas parfaite. Dans un monde idéal, vous avez les deux, mais tant pis. Foncez. Vous ferez mieux la prochaine fois.

C’est peut-être le problème de Rebelle : d’avoir été trop vite dans l’histoire qu’il devait raconter (Chapman) et de ne pas prendre suffisamment en considération le public à qui il s’adressait lors de ses nombreuses réécritures.

La « grande » histoire du film met alors du temps à démarrer et toute la première heure semble assez longue pour le public, notamment le moins concerné par ce récit.

 

9 – Lorsque vous êtes en panne d’inspiration, dressez une liste de ce qu’il ne devrait PAS arriver. De nombreuses fois, ce qui vous débloquera de cette situation arrivera de lui-même.

C’est ce qui créé la surprise. Et malgré le classicisme absolu de cette histoire, les péripéties du deuxième acte sont suffisamment inattendues pour créer ce « suspens », ce « contre la montre » continue qui nous fait comprendre que la menace persiste et que le temps passe.

 

10 – Désassemblez les histoires que vous aimez. Ce que vous aimez est une part de vous-même.  Reconnaissez-le avant de l’utiliser.

Rebelle a le mérite de parler à un certain public.

Maintenant que j’espère vous avoir convaincu d’aller voir ce film, posez-vous cette question :  En quoi ce film m’a/peut me toucher ?

Pourquoi ?

Il n’y a pas meilleur film que celui qui parle directement à votre cœur.

 

11- Le fait de la mettre sur papier vous permettra de la réparer. Si une bonne idée reste dans votre tête, elle ne sera jamais partagée.

Peut-être que le renvoi de Chapman sur le projet ne nous a pas permis de profiter de certaines de ses idées.

Pour le meilleur ou pour le pire ?

 

12 – Débarrassez-vous de la première chose que vous vient à l’esprit. Puis la seconde, la troisième, la quatrième, la cinquième. Débarrassez-vous de l’évidence. Surprenez-vous.

Le classicisme n’empêche pas les surprises.

La prévisibilité n’empêche pas l’intelligence.

 

13 – Donnez votre opinion sur les personnages. Un personnage passif/malléable peut paraître sympathique à vos yeux quand vous l’écrivez, mais c’est un véritable poison pour le public.

Le personnage du père, Fergus, est de très loin le moins intéressant, mais reste aussi le plus drôle.

Il permet de créer le divertissement, le spectacle, mais il n’est jamais le cœur du film.

Et tant mieux.

 

14 – Pourquoi devez-vous impérativement raconter cette histoire ? Quelle est la partie de vous qui brule pour cette histoire ? C’est le cœur de la chose.

Quel est le cœur de ce film ?

La relation mère-fille.

Et malgré ce décor enchanteresque, je suis prêt à parier que cette histoire représente une part importante de la vie de Brenda Chapman.

Il n’y a pas plus sincère que votre propre histoire.

 

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15 – Si vous étiez votre personnage, dans cette situation, comment vous ressentiriez-vous ? L’honnêteté permet la crédibilité aux situations les plus incroyables.

Ce conseil peut être retourné sous forme d’une autre question : Comment faire pour que les choses semblent réelles ?

Dans les univers irréels, merveilleux, fantastiques, il est IMPERATIF que les personnages soient humains ou au moins proche de nous dans leur comportement. Cela favorise l’identification et donc par extension, la crédibilité.

C’est sûrement là où beaucoup de films d’exploration de mondes merveilleux échouent : lorsque les personnages ont des réactions incohérentes et… inhumaines.

Le contre-exemple d’aujourd’hui ? Star Wars Episode I, la Menace Fantôme.

 

Lors de l’arrivée de l’élément perturbateur fantastique, Rebelle a suffisamment installé ses personnages et leurs réactions crédibles face à des situations que l’on a tous connu, pour s’assurer que l’identification entre le personnage de Merida et les petites filles dans la salle a été fait. Du coup : ON Y CROIT.

 

Si le lien entre le personnage et le public est établi, le réalisateur peut nous faire croire n’importe quoi, à condition que cela reste visuellement vraisemblable.

 

16 – Quel sont les dangers, les risques ? Donnez-nous une raison de s’accrocher, s’attacher aux personnages. Qu’arriverait-il s’ils ne réussiraient pas ?  Mettez-les à l’épreuve.

La tension est sans cesse relancée.

Toujours, lors du 2e acte, il nous est rappelé ce qu’il adviendrait à cette famille si Merida et sa mère échouaient.

Ces rappels de la menace permettent de créer un suspens, un danger, de confronter les personnages à leurs pires peurs (qu’ils ne connaissaient pas forcément avant cette aventure) et donc à les rendre à chaque plus humains.

 

17 – Aucun travail n’est vain. Si ça ne fonctionne pas, laissez tomber et passez à autre choses. Ca redeviendra utile plus tard.

C’est aussi ce qu’on appelle le pay-off.

Dans les films, c’est le moment où une chose anodine et anecdotique montrée plus tôt dans le métrage, devient la clé, la résolution à une situation fermée, de danger.

Ça marche aussi dans la vie !

 

18 – Vous devez vous connaître : la différence entre faire de votre mieux et feindre. Ecrire une histoire c’est se tester, pas peaufiner.

A ceux qui n’ont jamais écrit dans la vie : FAITES-LE.

Et sur VOUS.

 

19 – Les coïncidences pour mettre les personnages dans l’embarras est très bien ; les coïncidences pour les sortir de là, c’est de la triche.

Les accidents sont des accidents.

Les résolutions sont des actes de bravoure (d’intelligence ?).

Un film, qui plus est destiné au jeune public, ne doit jamais oublier ses vertus éducatives. Et quand il a le moyen de faire de bonnes chansons (en VO), il peut le faire !

 


20 – Exercice : Déconstruisez un film que vous détestez. Comment réarrangeriez- vous  ce film pour que vous puissiez l’aimer ?

Et vous, public masculin qui n’avez pas aimé (ou qui n’aimera pas le film). Que feriez-vous de cette histoire ?

Laissez-moi deviner : une relation père-fils ?

Allez, en bonus : une relation père-fille ?

Acceptez l’inédit.

 

21 – Vous devez identifier vos situations avec vos personnages. Vous ne pouvez pas faire les choses en disant qu’elles sont juste « cools ». Qu’est-ce qui VOUS ferait réagir de la sorte ?

Et c’est à mon avis pourquoi Pixar fait de meilleures histoires que la concurrence. Ils pensent leurs histoires autour d’émotions et non autour de scènes drôles.

Ajoutez à cela les reprises continues de leurs histoires par la voie de la réécriture, leurs boites à idées, leur travail d’équipe et leurs méthodes de management, et le tour est joué !

Certains penseront que la sincérité des histoires est alors à remettre en cause, mais hey, n’avez-vous jamais apprécié une discussion à plusieurs où chacun parle avec son cœur ?

Une bonne histoire, c’est aussi un bon plat préparé à plusieurs bonnes volontés.

 

22 – Quelle est l’essence de votre histoire ? Dites-le vous le plus succinctement possible. Si vous savez ça, vous pouvez en faire quelque chose.

Vous savez ce qu’il vous reste à faire, chers amis !

 

Quant à ce nouveau grand personnage féminin qu’on croirait dessinée à la main, c’est aussi une exceptionnelle princesse « forte ». Et elle est à découvrir sur grand écran le 1er août.

 

 

 


Rebelle de Mark Andrews et Brenda Chapman.

Avec les voix originales de  Kelly MacDonald, Emma Thompson, Billy Connolly et Julie Walters.

Et les voix françaises de Bérénice Bejo, Nathalie Homs, Jacques Frantz et la participation de Michel Hazanavicius.

En salles le 1er août.

 

Crédit photo : The Walt Disney Company France

 

William Mondello

 

 

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Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires : Du fun ?... Trop sérieux.

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 17:46

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En ce jour de fête nationale américaine, on vous débriefe sur Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, qu'on a pu voir en avant-première !

Une série B (voir Z) horrifique comme on les aime (ou pas). Où l’on découvre, dans ce nouveau film de Timur Bekmambetov, que le président américain était aussi un impitoyable chasseur de vampires.

Dommage que le spectateur reste sur sa faim !

 

 

La face cachée d’Abraham Lincoln

 

Vous pensiez tout connaître de l’histoire des Etats-Unis et de ses grands hommes ? Prenez Abraham Lincoln (1809-1865) : ce petit avocat de province fut le premier président anti-esclavagiste du pays, et sortit vainqueur de la guerre de Sécession.

Une figure marquante dans la mémoire des citoyens américains, une sorte de père de la Nation au visage barbu rassurant… Et bien, vous ne saviez pas tout ! Car Abraham Lincoln, nous apprend le nouveau long métrage  de Timur Bekmambetov – réalisateur du très musclé Wanted avec Angelina Jolie – était surtout… un impitoyable chasseur de vampires !

L’action est tournée en 3D, et ça tombe bien : les mouvements de haches de « Abe » sont ainsi bien mis en valeur. Les têtes (de vampires) volent, les balles en argent fusent et la crème UV coule à flots dans ce nouvel opus dédié aux créatures reines du monde de la nuit et de l’effroi.

 

 

Carpenter, la référence

 

Le personnage du chasseur de vampires nous rappelle d’emblée la référence du genre : Jack Crow (James Woods) dans le « Vampires » (sorti en 1998) de John Carpenter, un réjouissant mélange de western à la sauce à l’ail. Un chef d’œuvre du genre, à des années lumières du pâle Abraham Lincoln de 2012.

 

 

 

Les meilleurs films de vampires sont référencés ici. 

 

 

Scénario à la hache

 

Malheureusement, Timur Bekmambetov semble plus à l’aise dans les films d’agents secrets survoltés armés de Kalachnikovs. 

Son scénario ?

Taillé à la hache.

C’est du brutal ! Les décapitations s’enchainent, entre deux flash-backs à la limite du ridicule. Car Abe a la vengeance dans la peau (si, si !) depuis sa tendre enfance. Il a vu sa mère se faire empoisonner par un vampire, et a alors trouvé sa vocation de tueur.

L’action tire en longueur, on s’ennuie parfois. Les messages politiques du film sèment aussi la confusion. Abraham l’ami des esclaves et de la liberté affronte les sudistes esclavagistes aidés par les affreux suceurs de sang.

 

A vouloir mélanger les genres, le réalisateur perd en énergie, et endort son spectateur.  On retiendra seulement une époustouflante scène où Abe affronte un vampire en sautant sur des chevaux lancés au galop. Une étincelle dans un film bien mor…ne.

 

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Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires de Timu Bekmambetov. Avec Benjamin Walker, Dominic Cooper et l'excellente Mary Elizabeth Winstead.

Dans les salles françaises le 8 août.

 

Crédit photo : Twentieth Century Fox

 

Vicducaire

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 16:47

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« Big things have small beginnings » scande le personnage de David, interprété par la star montante Michael Fassbender.

Et c’est se demander si une telle réplique ne résumerait pas à elle seule ce projet dantesque qui est LE retour à la science-fiction pour Sir Ridley Scott (Blade Runner, Thelma & Louise, Gladiator, Kingdom of Heaven) et le premier script de renom pour Damon Lindelof (Lost) qui officie quasiment seul pour la première fois sur un film (avec l’aide de Jon Spaihts qui en avait écrit le premier traitement).

 

Car Prometheus, film ultra attendu, était d’abord connu sous le nom de Paradise, soit un prequel (par définition, pas si ambitieux) de la saga Alien en deux parties. Saga débutée par Scott lui-même en 1979, Alien dépassait le simple film de monstre en transposant son histoire au fin fond de la galaxie avec l’aide d’un équipage beuglant des phrases cultes.

Trois suites et deux cross-over (pourris, au demeurant) plus tard, le prequel du film de Sir Ridley Scott, était une rumeur qui envahissait d’année en année les forums de fans du film original.

 

Jon Spaihts en écrivit alors un traitement, qui à l’arrivée du showrunner de Lost, Damon Lindelof, chargé d'idées, devint un tout nouveau film, explorant le même univers qu’Alien, mais dont l’histoire était suffisamment indépendante pour qu’elle tienne d’elle-même (vous le verrez, elle est pleine de thème Lostiens !).

Pourtant tout au long de la production, les choses restaient ambigües. Scott parlait d’un film contenant « l’ADN Alien » tandis que Lindelof assurait sur Twitter qu’il avait écrit une œuvre originale.

 

Alors, simple préquel d’Alien ? Un spin-off ? Ou quelque chose de complètement nouveau, chose de plus en plus rare à Hollywood de nos jours ?

Et que raconte Prometheus concrètement ? Le film ? Qu’est-il ?

Le long-métrage de Sir Ridley Scott est au-dessus de cela et n’est que le fer de lance d’une toute nouvelle saga de science-fiction cinématographique, qui compte aller là où nul homme n’est allé.

 

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La destruction sème la création : Oubliez Alien !

 

Lancé dans la folie d’Avatar (deux fois milliardaire), le film était de plus un challenge technique pour Ridley Scott.

Visuellement époustouflant, et ce dès les premières minutes, il brille d’autant plus grâce à sa 3D dont l’utilité se justifie à chaque image.

Oui, vous avez bien lu. Le relief est impeccable et on se demande comment on s’en passerait.

Comme quoi entre de bonnes mains, ce gadget fait des étincelles.

 

Mais venons-en aux faits. Dès le début du film nous le comprenons, et c’est la première chose que je souhaite affirmer :
Prometheus N’EST PAS un prequel d’Alien.

C’est un tout nouveau film qui se tient grâce à son histoire archi-complète.

Dans un premier acte proche de la contemplation science-fictionnelle, le film pose ses personnages, nous les présente, les laisse vivre en se calant sur le rythme du premier Alien et en multipliant les références. Mais très vite le petit oiseau sort de son nid pour voler seul car il souhaite raconter autre chose. Il déconstruit même l'original... Si toutefois nous pouvons souligner un lien si évident ici.

 

Cette première heure permet de mettre tous ces personnages en émoi. Noomi Rapace nous touche de sa naïveté et Michael Fassbender nous livre sa facette robotiquement humaine.

Quant aux autres, comme la superbe Charlize Theron dans un rôle très froid qui s’explique trop tard, ils sont très mécaniques voir accessoires. Plongés dans une histoire trop forte ? Inondés par un univers trop dense ?

Cette densité est surtout palpable aux moments où le film nous pose directement des questions en jouant sur les détails d’une réplique ici, d’un panneau là.

 

Le parallèle est fait constamment entre la compagnie et ces dieux qui ne se montrent pas. La comparaison entre la volonté d’un dieu en devenir, endormi, et la volonté occulte d’un dieu, ancien, prêt à être réveillé. Ou encore, la comparaison entre ce jingle commercial de Weyland et ce son-appel, reproduit par David pour démarrer le vaisseau étranger (5 notes pour chacun).

Une dualité qui se révèle un peu tard, nous empêchant d’être sûr qu’il s’agit là de l’intrigue que nous devions suivre. Pourtant c’est à ce moment que toutes les questions posées par le film se posent enfin (oui, c’est un jeu de mot volontaire). C’est à ce moment précis où l’on voit Prometheus enfin retomber sur ses pattes (c’est un jeu de mot aussi). La direction est montrée, pointée du doigt et explose littéralement à la face du spectateur.

Cette baffe est celle d’une réponse décevante donnée à une question trop présomptueuse de l’homme trop sûr de lui.

 

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Elizabeth et David sont dans un vaisseau

 

Idem pour le cheminement du personnage de Noomi Rapace, Elizabeth Shaw, souvent assimilé à celui de l’androïde David (Fassbender).

Les deux personnages suivent des trajectoires souvent proches l’une de l’autre, qui s’entrechoquent parfois pour mieux se comprendre ensuite. La vocation de David a bord restant volontairement floue avant le climax, Scott choisit alors de jouer à fond sur son apprentissage de l’humanité. Et quoi de plus humain qu’une croyante perdue au beau milieu de cette forêt hantée où elle pensait trouver la réponse divine dont elle a toujours rêvé ?

Deux personnages qui affrontent à leur tour le monstre (terrifiant), véritable figure archétypale, et qui accomplissent alors chacun un voyage du héros campbellien. Ils passent alors au delà de leurs propres peurs (ou au delà de l’apprentissage pour David) et révèlent un nouveau niveau de lecture pour le film : Et si Prometheus n’était tout simplement pas une histoire d’amour ?

L’amour maternel. L’amour reproducteur. L’amour de notre création et de ce que nous souhaitons en faire. L’amour d’un père voué à disparaître. L’amour de Dieu. L’amour du pouvoir. L’amour de la vie.
Et l’amour tout court.

 

Avez-vous déjà été amoureux d’une personne et être incapable d’expliquer pourquoi vous aviez ces sentiments ? Avez-vous déjà été amoureux d’une personne et être incapable d’expliquer les réactions de votre propre corps ? Vos propres émotions ?

Ceci est la parabole du film, dont le coup de projecteur est fait dans le troisième acte via les questions passionnées de Shaw, la croyante.

 

Et si je vous disais que la personne que vous aimez ne vous aime plus… Et si je vous disais que la personne que vous aimez souhaite vous détruire… Et si je vous disais que la personne que vous aimez a prévu de vous remplacer par quelque chose d’autre…

 

Avez-vous déjà eu ces ressentiments ?

 

C’est ça le sujet du film.

Ce n’est pas à propos d’un monstre qui attaque un équipage coupé du monde. Ce n’est pas à propos d’une femme qui se bat. C’est plus que ça. Ou si vous préférez, autre chose.

 

Prometheus parle de la frustration de ne pas être apte à comprendre d’horribles choses et d'en refuser la vérité par crise de foi.

 

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Big troubles

 

Comme vous pouvez le constater, l’histoire de Prometheus n’est pas seulement forte ou dense, elle EST simplement beaucoup trop.

Jamais dans la science-fiction cinématographique , depuis 2001 L’Odyssée de l’Espace ou Star Wars (dans un autre genre), un film n’avait paru à la fois aussi beau et aussi fourni. Fourni grâce aux très nombreux thèmes qu’il aborde.

Prometheus est le mariage insoupçonnable entre le film de Kubrick et de George Lucas.

Certains me crient déjà dessus, qu’il s’agissait probablement déjà du cas d’Alien en 1979. Mais ceux là oublient que le premier film de science-fiction de Ridley Scott était à l’époque davantage un film de monstre plutôt qu’une épopée spatiale dont la problématique touche à la question du sens de la vie.

Ceci est en tout cas l’ambition du film, qui n’est malheureusement pas toujours atteinte et ce pour plusieurs raisons.

 

Un film ne fonctionne que lorsqu’il pose une problématique claire.

Une problématique, c’est la promesse d’un lien créé avec le spectateur. On l’invite à se poser une question et le film en promet la réponse, ou du moins, une partie de la réponse.

Une telle interaction est déjà un pas de géant vers la réussite artistique.

 

Mais le problème de Prometheus est peut être qu’il pose trop de problématiques à la fois.

On a parfois l’impression que le film survole ses sujets, ne s’offre jamais le temps de répondre à toutes les questions qu’il pose lui-même. Problème de montage peut être ?

 

Pourtant la rigueur de Scott permet d’en apprécier tous les avantages et de se dire aisément que la suite nous offrira de nombreux éclaircissements.

On se souvient alors de Lost, écrit par Damon Lindelof : L’important c’est le voyage et pas la destination (que l’on connaît de toute façon).

Et bien cette affirmation peut être exprimée avec Prometheus.

On peut aisément imaginer Lindelof en train de nous dire « dans la vie, il faut cesser de se poser autant de questions, et juste profiter de l’instant présent. »

C’était le point d’orgue de Lost, mais avec Prometheus, la chose est posée autrement, elle va beaucoup plus loin.

« J’accepte de vivre l’instant présent, mais mon aventure n’est pas terminée, alors je décide d’aller au-delà de cette vie, sur le Mont Olympe lui-même, et poser la question à ces dieux qui m’ont créé : Pourquoi ? »

 

J’espère que vous comprendrez à quel point j’attends la suite.

 

C’est par ces tas de bonnes choses, ces sensations inoubliables que Prometheus procure, que l’on rêve déjà de vivre ce nouveau voyage pour mieux comprendre cet univers infini. L’homme ne cesse d’être fasciné par le savoir, n’est-il pas ?

De cette ambition, nourrie, et ces références ambivalentes, les questions découlent et le film imparfait laisse une trace dans nos mémoires de pauvres humains en attente de réponses.

Bien sûr, l’œuvre aurait gagné à être plus claire et à se détacher davantage d’Alien, mais comme dirait l’autre :

Les petites émotions font de grandes sensations.

 

 

 

Prometheus de Ridley Scott. Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron et Logan Marshall-Green.

Demain au cinéma.

 

Crédit photo : Twentieth Century Fox

 

William Mondello

       

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 15:14

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Le Voyage du Héros au Cinéma

d'après "Le héros aux mille et un visages" de Joseph Campbell

 

 

Il y a des films qui ne font pas l’unanimité.

 


Je me disais ça l’autre jour en sortant d’une salle de cinéma bondée. Un film qui avait fortement déplu. A moi aussi, je dois dire. 

J’écoutais les commentaires des autres spectateurs déçus. Je rejoignais souvent leurs avis respectifs.

Mais il y aussi des films qui enflamment le cœur du public dans sa totalité. C’est rare, mais ça arrive.

Parce qu’ils sont universels. Parce qu’ils sont objectivement (techniquement ?) réussis. Parce qu’ils nous touchent profondément.

 

Alors je me suis posé cette question. Je l’adresse aujourd’hui à vous :

Qu’est ce que vous reprochez aux films en général ?

 

- N’est pas assez bon (« ce film est une vraie bouse »)

- Ce n’est pas crédible (« c’est totalement incohérent, n’importe quoi »)

- C’est stupide (« les scénaristes sont pire que des fonctionnaires »)

- C’est incompréhensible (« encore un film de bobos »)

- Manque de proximité (« ça ne me parle pas »)

- C’est classique (« C’est toujours le même scénario »)

 

« C’est toujours le même scénario »

 

Celle ci revient très très souvent...

Quels films alors ?

Avatar, Star Wars, Pirates des Caraïbes, Spiderman, Harry Potter, plus récemment John Carter

Et bien d’autres…

 

Les longs-métrages que j’ai cité ont connu un certain succès public (et parfois critique). Donc, ok, ces films ont une histoire prévisible, qu’on peut presque soi-même inventer. Certes…

Mais savez-vous pourquoi est-il si simple d’inventer une pareille histoire ?

Savez-vous quelles sont les étapes EXACTES de cette histoire ?

Savez-vous que cette structure a un nom ?

Savez-vous que c’est une recette qu’on utilise depuis la nuit des temps ?

Savez-vous que ces étapes sont permanentes, universelles et peuvent presque s’appliquer à nos propres vies ?

 

 

Le Voyage du Héros au Cinéma

D’après « Le héros aux mille et un visages » de Joseph Campbell (1949)

 

 

1ère partie : L’essai de Campbell

- Comment Campbell en est arrivé à se poser cette question ?

- L’essai sorti en 1949

- Les 12 étapes

- Les 5 étapes simplifiées

2e partie : Le Héros au Cinéma

- 1977

- La recette toujours utilisée

- Version simplifiée

3e partie : Pourquoi ça marche ?

- L’universalité et la proximité

- Version simplifiée, donnée aux enfants

 

 

1ère PARTIE :

L’ESSAI DE CAMPBELL - Le Héros aux Mille et un Visages

 

- Qui est Joseph Campbell ?


Joseph Campbell est :

- Professeur

- Anthropologue

- Mythologue

- Ecrivain

- Orateur

- Américain

- Jeune

- Beau

- Mort.

 

Joseph_Campbell.jpgPour la jouer plus sérieux (quoique…) :

Joseph Campbell, né à New York en 1904 et mort en 1987, est un professeur, écrivain, orateur, anthropologue et mythologue de renom.

 

Le petit Joseph est un génie.

Un génie qui doit probablement son talent à sa curiosité.

 

Un jour de son enfance, un vieil homme – qui n’est autre que son père- lui proposa de l’emmener au muséum d’histoire naturelle américain.

Le petit Joseph –qui n’était pas charpentier-, préférant jouer au tournoi des Jeux Olympiques pour enfants avec ses petits amis new-yorkais, refusa (il devenu athlète bien plus tard) .

Il avait bien d’autres choses à faire comme par exemple impressionner la petite Jean Erdman (qui n’était pas née au moment des faits, mais il me la faut pour mon histoire) avec ses performances d’athlète, afin de pouvoir lui soutirer quelques bonbons (et pas que).

 

Mais patatra, la petite Jean Erdman déménagea.

Le petit Joseph Campbell se retrouva seul, sans amis et n’avait plus que ses yeux d’enfant pour pleurer.

 

Alors son père revint à la charge. Il était persuadé du potentiel de son fils (cet article n’est pas une publicité pour Acadomia). Que l’ouvrir à la culture, à l’Histoire avec un grand H, à ces mondes extraordinaires montrés dans le muséum d’histoire naturelle américain allait le faire accéder aux strates de la connaissance, ou du moins lui montrer le chemin à emprunter pour y accéder.

 

Il le prit par la main et le traina jusqu’au muséum d’histoire naturelle.

Le petit Joseph n’avait plus qu’à accepter. De toute façon, qu’avait-il d’autre ?

 

De couloir en couloir, d’exposition en exposition, la curiosité du petit Joseph ne cessait de croître. Son imagination était alors en ébullition.

 

Bien plus tard, le petit Joseph, devenu grand, s'était forgé une passion pour les mythes, légendes et contes. Cette visite au muséum enfant, l’avait façonné. L’avait ouvert à davantage.

 

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Au fil de ses études, gagnant à chaque fois un nouveau diplôme en mathématique, en littérature médiévale, anglaise, ou en sciences humaines, il découvrit que parmi toutes ces histoires qu’il aimait tant, il y avait des traits communs.

Des personnages semblables, des situations déjà vues, des scènes similaires mais surtout, des messages ou morales à chaque fois plus pertinentes.

 

Mais c’est son étude approfondie de Carl Jung, éminent psychiatre suisse, qui lui permit de dresser ses premières conclusions.

Carl Jung, qui n’est autre que « l’inventeur » de l’archétype dans le récit.

 

L’archétype ? Qu’est ce qu’un archétype ?

 

Prenons la définition du dictionnaire :

 

Archétype : n.m. (gr arkhetupon, modèle primitif)

1 - Modèles sur lequel sont construits un ouvrage, une œuvre.

2 - PHILOS. a. Idée, forme du monde intelligible sur laquelle sont construits les objets du monde sensible chez Platon. b. Idée qui sert de modèle à une autre po… pfff f »X3’(§’8. ;nfo « f!!@@ ON S’EN FOUT !

 

3 - PSYCHAN. Chez Jung et ses disciples, structure de l’inconscient collectif qui apparaît dans les productions culturelles d’un peuple, dans l’imaginaire d’un sujet.

 

 

Et qu’est ce que l’inconscient collectif ?

 

Inconscient collectif : inconscient identique chez tous les individus et fait de la stratification des expériences millénaires de l’humanité.

 

Donc en gros, un archétype est une figure –en l’occurrence un personnage- générique, que tout le monde va reconnaître car il est issu d’un univers familier. Les valeurs de ce personnage sont proches des nôtres, les décisions de ce personnage nous sont compréhensibles, etc. Ceci en tout cas dans sa version positive.

 

Joseph Campbell, du haut de son intelligence et esprit de synthèse stratosphérique, fait vite le lien.

Le mythe (en l’occurrence) fait appel aux archétypes ou du moins forme ce qu’il raconte sur des archétypes afin de toucher le plus grand nombre et se promettre à une certaine universalité.

Le message n’en est que mieux passé !

 

Détenant alors la sagesse et la connaissance, Campbell s’élance dans le partage de son savoir pour le bien de l’humanité.

 

 

- Le Héros aux Mille et un Visages (1949)

 

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Son essai paraît aux Etats-Unis en 1949. Savamment intitulé « Le Héros aux Milles et Un Visages », l’ouvrage expose la théorie de Campbell dite du monomythe.

Le mythe serait constitué de figures archétypales puisées dans l’inconscient collectif (ou servant l’inconscient collectif).

Tous les héros seraient donc appelés à l’aventure, une aventure loin du monde dans lequel ils vivent. Ils passeraient tous un premier obstacle, un « seuil », avec l’aide d’un sage, un guide ou un mentor pour atteindre un monde différent du leur qui est généralement représenté par une forêt, un désert, une grotte ou même une île mystérieuse. Ils reviendraient de ce voyage initiatique avec un savoir, un élixir apportant quelque chose de nouveau à leur monde.

 

Ce schéma s’imbrique dans la structure classique d’une intrigue :

Acte I : Introduction, exposition.

Acte II : Nœud de l’histoire (élément perturbateur et péripéties).

Acte III : Dénouement, résolution (climax).


« Le Héros aux mille et un visages » a été traduit en plus de vingt langues et s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde entier. Il est toujours l’objet de rééditions.

 

Au jour d’aujourd’hui on ne compte plus le nombre d'auteurs qui se réclament être influencés par cette théorie qui s’applique à tous les genres.

Même si les étapes décrites par le monomythe campbellien ne sont pas toutes respectées à la lettre, on retrouve régulièrement, ici et là, des similitudes ou des emprunts directs à cette structure (« l’appel à l’aventure » est l’étape la plus reprise).

 

D’ailleurs, je ne veux pas me vanter, mais aviez-vous remarqué que j’ai usé (et abusé) de cette formule pour vous conter l’histoire de Joseph Campbell il y a quelques instants ?

La preuve, peut-être, qu’elle se retrouve partout et qu’elle est belle et bien intégrée à l’inconscient collectif.

 


- Les 12 étapes du Voyage du Héros

 

 

 

Appuyez sur PLAY et continuez la lecture

 


Vous les attendiez tous : voici les 12 étapes du Voyage du Héros (selon Wikipédia) :

 

1 - Le héros dans un monde ordinaire :il s'agit d'une introduction qui fera mieux ressortir le caractère exceptionnel des aventures qui suivront.


2 - L'appel à l'aventure qui se présente comme un problème ou un défi à relever.


3 - La réticence du héros, car il a peur de l'inconnu.


4 - L'encouragement d'un mentor, ou un vieux sage. Quelquefois, le mentor donnera une arme magique, mais il n'accompagnera pas le héros car lui seul doit affronter les épreuves.


5 - Le héros passe le seuil de l'aventure : il entre dans un monde extraordinaire, et ne peut plus faire demi-tour.


6 - Le héros subit des épreuves : il rencontre des alliés et des ennemis.


7 - Le héros atteinte l'endroit le plus dangereux (le climax ?), souvent en profondeur (en lui-même ?), où l'objet de sa quête est caché.


8 - Le héros subit l'épreuve suprême : il affronte la mort (ou bien la Mort).


9 - Le héros s'empare de l'objet de sa quête : l'élixir.


10 - Le chemin du retour, où parfois il s'agit d'échapper à la vengeance de ceux à qui l'objet a été volé.


11 - Lé héros revient du monde extraordinaire où il s'était aventuré, transformé par l'expérience.


12 - Le retour dans le monde ordinaire et l'utilisation de l'objet de la quête pour améliorer le monde, donnant ainsi un sens à cette aventure.

 

Ca devient un peu chiant là, non ?

 

Très bien !

Sachez donc, pour les plus impatients, qu’une version simplifiée existe !

 

- Les 5 étapes du Voyage du Héros (version simplifiée et universelle)

 

1) L'appel à l'aventure, que le héros accepte ou refuse dans un premier temps

2 - Une série d'épreuve

3 - L'atteinte d'un objectif, qui donne au héros un savoir important

4 - Le retour dans le monde ordinaire

5 - L'utilisation du savoir acquis pour améliorer le monde.

 

Voici un humble exemple :


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Maintenant que c’est plus clair, êtes-vous prêt à voyager dans le temps ?

(oui ceci est un appel à l’aventure)

 

 

Je prends ça pour un OUI !

 

 

2ème PARTIE :

LE HEROS AU CINEMA


- 1977

 

Le 25 mai 1977.

Hollywood Boulevard, Los Angeles.

 

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La file d’attente du Grauman’s Chinese Theatre déborde sur le Walk of Fame.

Personne ne l’avait vu venir et pourtant, le film projeté dès ce jour dans la célèbre salle va changer à tout jamais l’Histoire du Cinéma.

Aujourd’hui source d’influence assumée, Star Wars d’un certain George Lucas, est l’aube d’un genre nouveau de films. Jamais pareille fantaisie, pareil voyage fantastique n’aura été aussi réel pour le public du monde entier.

 

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Jamais la science-fiction n’aura été aussi crédible, jamais un tel monde extraordinaire n’aura été aussi immersif.

 

Et pourtant… Au-delà des effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, au-delà de ce casting excellent ou des idées foisonnantes de Lucas, Star Wars n’est n’y plus ni moins que le meilleur ambassadeur de Joseph Campbell.

L’intrigue même de Star Wars, qui je l’espère, vous connaissez, est la représentation parfaite du monomythe de Campbell.

La recette aura été si parfaite que la structure campbellienne du voyage du héros sera 100 fois plus reprise à la suite de la sortie du film - phénomène.

 

Star Wars c’est quand même :

- Le plus grand succès de l’année 1977

- Un film intergénérationnel

- Qui change la face du Cinéma

- Lance les produits dérivés

- $775,398,007 WorldWide (à ce jour)

- 6 films

- 35 ans plus tard, toujours une machine à cash

- 35 ans plus tard, des millions (milliards ?) de fans à travers le monde

 

empire.pngGeorge Lucas a toujours assumé avoir constitué son « approche de la narration » grâce aux ouvrages de Joseph Campbell.

Et c’est totalement évident pour Star Wars.

La "Force" est d'ailleurs présentée comme une valeur, une philosophie à apprendre (confirmée dans les deux films qui suivront).

Chaque personnage suit sa propre trajectoire, évidemment. Nous prendrons donc ici le point de vue de Luke Skywalker, futur chevalier Jedi et héros voyageur le plus évident du film (et finalement de la saga si nous devons étaler son voyage sur les trois films où il apparaît).

 

Voici les 12 étapes suivies par ce cher bouseux :

 

1 - Le monde ordinaire : Luke Skywalker est un jeune fermer vivant sur la planète Tatooïne avec son oncle et sa tante. Il rêve de partir jouer au pilote avec ses amis, mais sa famille l’en empêche par peur qu’il finisse par trop ressembler à son père, mort au combat lorsqu’il était jeune. Luke a été conditionné toute sa vie et n’a jamais vécu ailleurs que dans les déserts de la planète aux deux soleils.

 

2 - L’appel à l’aventure : Deux droïdes, nommés R2D2 et C3PO, sont achetés par son oncle. Les deux droïdes disent appartenir à l’Alliance Rebelle qui combat l’austérité de l’infâme Empire Galactique détenu par des seigneurs noirs. R2D2 cache un message caché d’une mystérieuse princesse qui réclame l’aide d’un certain Obi-Wan Kenobi. R2D2 s’échappe de la ferme de Luke pour retrouver Obi-Wan Kenobi. Obi-Wan Kenobi est retrouvé et se dit beaucoup trop vieux pour partir à l’aventure (secourir la princesse) : Il propose à Luke.

 

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3 - Le refus : Luke refuse. Il ne peut pas. Il a peur. Il prétexte qu’il doit encore être là pour la prochaine moisson. Il rentre chez lui et apprend la mort de son oncle et sa tante, tué par l’Empire dévastateur, qui cherche les droïdes.

 

4 - Les encouragements du mentor : Obi-Wan encadre Luke qui a donc pris sa décision, il partira à l’aventure. Mais Obi Wan est trop vieux, donc il sera son Maître Jedi (le vieux sage devient le mentor) et apprendra à Luke tous ce qu’un Jedi doit savoir.

 

5 - Le seuil : Luke passe le fameux seuil de l’aventure. Obi Wan, C3PO, R2D2 et lui se rendent à Mos Eisley, spatioport où toutes les vermines de la galaxie grouillent. Ils souhaitent quitter Tatooïne pour fuir l’Empire et se rendre à Alderaan où est censé se trouver la Princesse.

 

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6 - Les épreuves, rencontre des alliés et ennemis : Luke rencontre ses futurs puissants alliés Han Solo et Chewbacca, équipage du Faucon Millénium. Ils fuient Tatooïne, poursuivis par leur ennemi, l’Empire.

 

7 - L’endroit le plus dangereux : Luke et ses amis pénètrent dans l’Etoile Noire, le destructeur de planète de l’Empire. La super-station spatiale de combat grouille de gardes ennemis mais garde en son cœur… La Princesse, alors à libérer (l’endroit le plus profond est représenté par le compacteur).

 

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8 - L’épreuve suprême : La Princesse est libérée, mais tout l’équipage du Faucon Millenium doit maintenant fuir l’Etoile Noire pour aller remettre les plans de la station aux Rebelles pour qu’ils la détruisent. La mort rode. Obi Wan décide alors d’affronter Dark Vador et se laisser mourir devant les yeux de Luke (d’une certaine façon Luke affronte la mort en voyant son mentor disparaître).

 

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9 - L’objet de la quête : Les plans sont remis aux Rebelles sur Yavin. Grâce à l’exploitation de ces données, Luke se prépare à détruire l’Etoile Noire lors d’une bataille spatiale hyper spectaculaire.

 

10 - Le chemin du retour et vengeance de l’ennemi : L’Empire cherche à détruire la base rebelle sur Yavin (la vengeance), alors que la flotte rebelle virevolte à la surface de l’Etoile Noire afin de la détruire. Le suspens est à son comble.

 

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11 - Le retour du monde extraordinaire et utilisation du savoir acquis : Luke utilise ses facultés de Jedi apprises de son mentor et lors de son voyage. « Luke, fais appel à la Force ». Luke détruit l’Etoile Noire à l’aide de Han Solo et chasse Dark Vador.

 

12 - Amélioration du monde, dénouement et épilogue :La Princesse récompense Luke, Han Solo et Chewbacca. L’Empire subit une lourde perte et les Rebelles sont triomphants de cette bataille gagnée.

 

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- Une recette toujours utilisée

 

Je vous laisse vous interroger : quels films, que vous auriez vu, même récemment, ont utilisé la totalité ou une partie des éléments de la structure du Voyage du Héros.

 

J’ai quelques exemples pour vous.

Et, soyons fous, utilisons directement la version du Voyage en 5 étapes :

 

1 - L’appel à l’aventure :

 

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a) Matrix. Néo face à son PC « suit le lapin blanc », puis plus tard, lorsqu’il doit quitter l’immeuble de son bureau, il finit par refuser car il a peur du vide, de tomber (mmmh jolie métaphore là dedans). Il se fait attraper par les Agents, qui lui font peur et décident de le tracer. Mais finalement son « mentor » Morpheus, via Trinity, revient à lui et lui repropose de tomber dans le « terrier du lapin blanc » en lui tendant le choix de deux pilules.

 

b) Lost, les disparus. John Locke dit à Jack Shepherd qu’ils doivent retourner sur l’île. Mais Jack refuse, sombre dans l’alcool après que Kate l’ait quitté et a de nouveau des hallucinations en apercevant son père dans son cabinet. John Locke se fait assassiner. Jack apprend la nouvelle et ne sait plus quoi faire. Finalement, il rencontre Ben qui reprend le rôle de John Locke (le mentor qui pousse les gens à faire ce qu’ils doivent faire) qui lui explique ce qui est nécessaire pour retourner sur l’île.

 

c) Iron Man (et tous les films de superhéros au passage). Tony Stark, à la suite de son expérience afghane, ne supporte plus de voir sa propre entreprise Stark Industries vendre des armes. Il tente d’arrêter la production de ce produit mais est rattrapé par ses actionnaires et les têtes bien pensantes de sa compagnie. Il décide alors de remodeler son armure et devenir Iron Man.

 

d) Men In Black. L’agent J, interprété par Will Smith, après avoir subit des épreuves loufoques pour son recrutement par le MIB est littéralement appelé à l’aventure par l’agent K. « Est-ce que ça vaut le coup ? » « Bien sûr que ça vaut le coup… Si tu es assez solide ! » S’en suite une magnifique scène de doute, réflexion de la part de J sur les docks new-yorkais.

 

 

2 - Une série d’épreuves :

 

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a) Black Swan. Nina Sayers plonge dans la paranoïa et se dépasse pour ressembler à Lily. Elle s’enferme dans une réalité en épousant littéralement le tourment de son personnage de cygne blanc. Elle quitte son environnement ordinaire (chez elle avec sa mère) et même, le repousse pour suffisamment se corrompre et devenir le cygne noir.

 

b) Indy 3. Indiana Jones, dans sa Dernière Croisade, doit passer trois épreuves pour obtenir le Saint Graal et sauver son père d’une morte certaine. Il est jugé sur son humilité (« Le pénitent est humble et s’agenouille devant Dieu »), son intelligence (« Dieu s’écrit avec un I ! ») et sa foi (« Mais c’est impossible »). Une quatrième épreuve le juge sur sa perspicacité (« C’était la coupe d’un charpentier »).

 

c) Fight Club. Tyler Durden se lance une série d’exercices et étendre sa philosophie nihiliste.

 

d) Kill Bill. The Bride tue une à une les agents de Bill (à savoir que Kill Bill, volumes 1 et 2 sont probablement un voyage du héros renversé).

 

 

3 - L’atteinte de l’objectif, qui donne au héros un savoir important :

 

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a) Retour vers le Futur. Marty McFly a appris à connaître ses parents.

 

b) Harry Potter à l’école des Sorciers. Harry est devenu un sorcier.

 

c) Casino Royale. Le membre de l’organisation qui a « tué » Vesper retrouvé, James Bond assume qui il est.

 

 

4 - Le retour dans le monde ordinaire :

 

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a) Black Swan. Nina Sayers a livré une performance absolument incroyable (et orgasmique) du Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Elle est « parfaite ». Elle a atteint le nirvana.

 

b) Harry Potter et la Chambre des Secrets. Harry Potter supporte sa famille d’accueil car il s’éprend à rêver de ses meilleures années.

 

c) Le Retour du Roi. Les hobbits retrouvent la Comté.

 

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Est-ce que je risque d'être condamné pour "Crimes contre l'humanité" après une blague pareille ?


 

 

5 - L’utilisation du savoir acquis pour améliorer le monde :

 

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a) Pirates des Caraïbes. William Turner est un Pirate. Elizabeth Swan aime les Pirates. Ils sont donc de toute évidence faits pour être ensemble. Quant à Jack Sparrow, il reprend la barre du Black Pearl.

 

b) Avatar. Jake Sully a chassé les humains de Pandora et prouvé l’existence de l’âme d’Eywa. Les Na’Vis transfèrent l’âme du héros de son corps humain handicapé à son corps d’avatar Na’Vi.

 

c) Indy 2. Indiana Jones a libéré les enfants du Temple Maudit. Indy ramène les pierres de Sankarat au village comme il l’avait promis. Les ressources de celui-ci sont donc assurées ; les familles sont réunies. Cette aventure a transfiguré notre héros : « Oui, maintenant je crois en sa magie. »

 

d) Le Retour du Roi. Sam raconte son histoire et celle de l’anneau dans « Le Seigneur des Anneaux » qu’il écrit.

 

 

- Vidéo de Plinkett (version simplifiée et très Spielbergienne)

 

Ce cher Mister Plinkett, dont les critiques déconstructives des Episodes I, II et III de Star Wars ont fait des étincelles (sans parler de celle d’Indiana Jones 4), aborde le point de vue très… Spielbergien de ce voyage.

Steven Spielberg, cinéaste de l’enfance, de l’inner child, a en effet influencé toute une génération de réalisateurs. La décennie 1980 au cinéma hollywoodien a été teintée du schéma du Voyage du Héros, du fait de la sortie de Star Wars à la fin des années 1970.

Mais les succès des films de Steven Spielberg à l’époque (Rencontres du Troisième Type, Les Indiana Jones, E.T.) et son influence grandissante, ont orienté, précisé cette structure en quelque chose lié à l’initiation, l’apprentissage de la vie.

L’ajout –et non des moindres- de cette version là est l’arrivée marquante d’un love interest (compagnon ou compagne voulue par le personnage principal) comme objectif supplémentaire (toujours réalisé indirectement).

Pour être plus pertinent, je vous propose de découvrir une poignée de personnages décrits dans cette vidéo. Ils sont tous beaux, jeunes et ont été chez un bon coiffeur.

 

Et ils ont comme point commun… D’être de grands enfants, que l’aventure va transformer en adultes responsables et soucieux de protéger le petit garçon/petite fille en eux.

 

 

Allez de 2:00 à 4:32

 

 

Marty Mcfly, John McLane, Billy Pepster, Sarah Connor, Neo, Charlie Bucket, Peter Parker, Cliff Secord, Johnny Ricco, Rocky Balboa…

Des personnages dans lesquels on va s'identifier, qui accumulent les bourdes, les problèmes et qui sont appelés à l'aventure à un moment ou à un autre. Une aventure qui va les transfigurer, les faire littéralement grandir et leur permettre de finalement réaliser un de leurs rêves.

Des aventures aux grandes valeurs humaines : le courage, la persévérance, la foi, l'amitié, l'amour.

Bien sûr, tous ne suivent pas les étapes à la lettre, mais ça peut vous donner de bonnes pistes pour en trouver bien d’autres…

 

Et bien sûr, il embrasse la fille à la fin !

 

Evidemment !!!

 

 

 

3e PARTIE :

POURQUOI CA MARCHE ?


- L’universalité et la proximité

 

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Le mythe moderne se ferait-il de nos jours au Cinéma ?

Autrefois, il avait pour vocation d’éduquer les populations.

En utilisant des archétypes et une structure « inconsciente » à chaque fois similaire, le mythe joue sur le souvenir du lecteur et cherche à ce qu’il se reconnaisse dans l’histoire afin d’obtenir son adhésion voir même sa participation (qui n’a jamais tenté de « jouer au héros ? »).

 

Le Cinéma est un Art universel qui est presque la somme de tous les autres (ou qui bouffe à tous les râteliers, c’est à chacun de voir). C’est aussi un média de masse.

 

L’addition des deux est donc un produit très épicé.

Hollywood a très rapidement compris que pour assurer le succès de ses films (et gagner du fric, plein de fric-fric-fric !), il devait s’adresser au plus grand nombre et donc user de subterfuges.

La dernière décennie a été marquée par les super héros et leurs zones d’ombre bien humaines. La prochaine sera probablement un retour vers l’archétype du monsieur-tout-le-monde dont un talent est à exploiter.

 

Le Voyage du Héros est une recette intemporelle qui s’adresse à tout le monde.

 

Quelque part on peut même se demander si le Voyage du Héros n’est pas le rêve américain avant le rêve américain.


En tout cas, je n’ai toujours pas abordé un modèle de films, qui pourtant utilise cette structure depuis bien longtemps, sans pour autant le savoir, et que vous connaissez bien. Forcément.

Ce sont les films d’animation Disney.

Cherchant à s’adresser au plus grand nombre, ayant une vocation éducative voire moraliste, Disney ne pouvait évidemment y échapper…


- La version Disney


Quelque part, pour faire suite à la version Spielbergienne (ou précédent), voici une vidéo résumant les idées (ou valeurs) montrées dans un Disney via la structure du monomythe de Campbell.

 

 


 A voir si vous le souhaitez.

 

 

Néanmoins, une chose est à préciser : Depuis Bernard & Bianca (puis La Petite Sirène, la Belle et la Bête, Aladdin, le Roi Lion, Tarzan, Atlantide), les scénaristes de Disney (dont certains sont devenus de très grands réalisateurs/scénaristes aujourd’hui comme Brad Bird, John Lasseter, Joss Whedon, Jon Musker, Ron Clements, Gary Trousdale, Kirk Wise, Terry Rossio, Ted Elliots, la liste est très longue) se sont revendiqués comme héritiers de la méthode Campbell, influencé par la réussite Star Wars.

 

 

 

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A noter que cet élan de réussite scénaristique a été notamment accompli lors de ce qu’on appelé le « second âge d’or des Studios Disney » avec le retour des contes princiers (modernisés) au début des années 1990 (la trilogie officieuse Petite Sirène / Belle et la Bête / Aladdin).

Et dire que je n’aborde même pas les Pixar…

 

 

CONCLUSION


Ah ben c’est pas trop tôt !


Un voyage omniprésent. Au Cinéma, même à faible dose. Dans les histoires contées dans les chansons. Même dans les publicités.

C’est la façon dont la recette est utilisé qui va rendre unique le film. Mais c’est surtout votre prédisposition personnelle qui vous fera adhérer, ou non, au récit que vous voulez bien entendre.

Bien sûr, il y a la règle générale de l'évolution du personnage : Un bon film (récit) est généralement celui dont le ou les personnages partent d'un point A pour arriver à un point B et que l'aventure aura changé, transfiguré, transformé. En bien ou en mal d'ailleurs.

Mais la structure précise du Voyage du Héros est une formule. Inconsciente ou non, elle est devenue omnipotente. Universelle. Intemporelle (je commence à radoter, ce n'est pas bon !).

 

"Remember, concentre on the moment. Feel, don't think. Use your instincts."

(la seule réplique intéressante de Star Wars Episode I méritait d'être citée)


En fin de compte, le Héros est le personnage dans lequel on se reconnaît le plus car on a tous à apprendre de lui, ne serait-ce qu’un peu. Il est un peu nous. La mythologie en faisant des exemples et utilisaient ce genre de « contes » comme de grandes leçons de vie données au peuple.

On peut donc s’interroger : Le Cinéma, dans un tout autre genre, et de différentes façons, le ferait aussi, mais comment ? Peut-il nous atteindre, nous influencer à ce point là ? Le Cinéma est un récit filmé, mais pas que...

Le Voyage du Héros est donc essentiellement intérieur. C’est l’apprentissage, la quête de la vérité, de la connaissance. Ou de la vie plus simplement.

 

Alors… J’ai une dernière question. Et celle-ci est profondément pour vous…

 

Quel a été, ou quel sera votre appel à l’aventure ?

 

Que la Force soit avec vous !

 

 

William Mondello

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 14:28

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3 minutes…

 

Sûrement trop plein d’orgueil, je m’étais promis de parler de David Fincher et son nouveau film The Girl with the Dragon Tattoo (ou Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes en français) en y mettant tous les moyens possibles et imaginables pour vous convaincre de vous rendre dans les salles obscures. Mais je me rends compte que je passerai sans doute à côté de la subtilité du cinéaste et le salirait trop indignement (et je ne peux résister à l'envie de vous écrire un pavé !!).

 

Parce que voilà, Fincher, c’est du subversif, c’est du non-dit, c’est du sale, c’est de l’intense, c’est impur, c’est du truc qui vous saute à la gueule et dont vous vous souviendrez 24, 48 heures plus tard.

Une semaine. Un mois. Des années.

C’est indélébile. Et c’est souvent tellement marquant que nombre de ses films sont aujourd’hui considérés comme cultes.

 

Fincher est un cinéaste qui pénètre votre esprit pour le tatouer. D’images. De sons. D’idées.

David Fincher filme l’obsédé obsessionnel avec obsession.

Une obsession qu’il finit par vous communiquer via ces photographies mouvantes où la caméra glisse de personnage en personnage. Ou encore ces images subliminales qu’on a tous vu sans le savoir comme ce personnage du Fight ClubTout n’est qu’une copie d’une copie.

 

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L’ancien publiciste de Nike et clippeur de Madonna est comme ce journaliste de Zodiac, face à son mur d’indications, de photographies, de cartes. Il cultive sa propre obsession de l’image, source d’information, pour l’animer. Il est avare de visuels.

Ces photos se répètent dans sa tête si souvent que les personnages immortalisés dessus prennent vie.

C’est de cette idée qu’il puise sa mise en scène haletante.

Il travaille alors le son pour nous encercler. Tait les instants de suspens pour que le spectateur puisse s’entendre respirer. Pulvérise la sono lorsque l’esprit de son personnage est en ébullition (Trent Reznor et Atticus Ross pour Millénium, formidables).

Il travaille son montage. Gourmand des nouveautés, il filme en numérique et en soigne la photographie (les éclairages, les cadrages).

 

Une atmosphère qui vous frappe. Et dans la violence, l'émotion...

 

David Fincher sait aussi prendre son temps.

Les temps d’exposition de ses films sont souvent très longs (introduction des personnages, mise en place du contexte, des situations ou des enjeux de l’intrigue). Près d’une heure pour Zodiac et Button. Autant voir plus pour Millénium.

Ce grand orfèvre prend son temps. Il est conscient du temps. Le temps que cela prend. Le temps qui passe. La fuite du temps qui passe.

Et il aura bon marcher à reculons comme dans Benjamin Button,  l’humanité de ses personnages reste intacte.

 

Ils seront doux. Fragiles. Forts. Faillibles. Amoureux.

 

Les personnages… Parlons-en… L’esprit du spectateur ne sera disponible que lorsqu’il connaît suffisamment un personnage. C’est lorsqu’il lui aura collé à la peau, qu’il en appréciera les surprises d’ailleurs.

Fincher le sait, parce que Tyler le sait.

 

Lorsqu’il fait tourner Daniel Craig dans Millénium dans le rôle de Mikael Blomkvist, le réalisateur américain le pousse à la composition. Craig n’est plus Craig. Craig n’est plus James Bond. Craig incarne un personnage fébrile, rien qu’au ton de la voix qu’il fait partir dans les aigus (regardez un extrait de Casino Royale pour vous en convaincre). Il est plus fragile, un peu plus nerveux. Moins sûr de lui.

 

 

 


Fincher creuse le personnage du roman par le prisme de son casting.

 

Dans le rôle de Lisbeth Salanger, il a choisi Rooney Mara. Celle qu’il avait déjà choisie pour interpréter la petite amie de Mark Zuckerberg dans The Social Network. En tant que directeur de comédiens, il la mettait déjà à bout.

Mara raconte que la scène d’ouverture du film sur Facebook a été faite près d’une centaine de fois ; Fincher la voulait « nerveuse » afin d’ouvrir son film au mieux et se « connecter » au spectateur dans cet état permanent de fébrilité dans lequel est le personnage de Zuckerberg. La prise retenue montre cette progression vers la nervosité.

 

 

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Qu’a-t-il fait cette fois pour Millénium ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que Mara est d’une justesse incroyable. Elle parvient à nous faire détester d’emblée son personnage tout en nous intrigant tout au long de l’histoire. Elle dévoile peu à peu sa fragilité. On quitte alors ce film en adorant Lisbeth, l’insociable, et en totale empathie avec ce qu’elle ressent alors.

 Et une envie folle de connaître la suite.

 

David Fincher cajole son spectateur dans sa propre Panic Room. Il le renvoie sans cesse à ses propres doutes. A ses propres peurs. Pour mieux jouer avec, comme dans The Game.

Il est maintenant dans votre esprit.

A l’intérieur de vous. Cet Alien3 est en vous.

 

L’orfèvre a terminé son horloge.

Elle tourne maintenant à l’envers.

Il vous a laissé tous les indices.

 

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Vous sortez donc de cette salle de projection avec toutes les clés du mécanisme. Pourtant quelque chose a changé en vous. Ce film va vous habiter. Encore pendant quelques temps. Vous aller y penser.

 

Puis vous vous direz : « Mais en fait… C’était tout simplement… Génial. »

 

BONUS : Le SMS que vous recevrez de celui ou celle qui vous a accompagné lors de la séance : « Jirai bi1 7 aprem à Ikea, tiens! »

 

Mettez votre paresse au placard, et courez voir Millénium, les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes, adaptation fidèle du roman de Stieg Larsson, au cinéma depuis mercredi !

 

 

 

 

Je vous l'avais dit, j'ai pas résisté à l'écriture d'un roman (désolé) !

 

William Mondello

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 13:43

selon William Mondello

 

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Juste comme ça, Une (petite) remarque sur la mouvance du Cinéma ; sur un thème fort qui pourrait bien devenir la clé cinématographique (artistique ?) de ce début de XXIème siècle...

Je trouve qu'un thème(très)  contemporain est de plus en plus exploité au cinéma :

 

L'exploration de mondes "virtuels" merveilleux.


Tron Legacy c'était complètement çaInception aborde le sujet avec l'idée de l'exploration des rêves, Avatar en était limite la métaphore, Scott Pilgrim construisait son univers autour de ce thème (toujours pas vu, god damned) et The Social Network de David Fincher effleurait l'aspect création d'un tel monde parallèle. La série Frin
ge, dès la Saison 2, en parle également.
Tout le monde joue aux jeux vidéos, et Internet a tellement pris d'importance dans nos vies, que le 2.0 est connu de tous. Les geeks prennent totalement le pouvoir et l'assument (ils succèdent aux yuppies ? Sont-ils les futurs cols blancs ?)). 

 

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Ceux qu'on a toujours considéré comme étant dans "leur monde" (imaginaire) parlent si bien de ce qu'ils connaissent (à l'époque leur correspondant) que les gens sont totalement réceptifs, ça leur "parle". 
Les réseaux sociaux sont nos vies 2.0 littéralement, et ce thème cinématographique (qui doit sûrement être abordé dans d'autres médias/arts) est et sera (probablement) LE thème incontournable des prochaines années. Tron 1982 en avait vaguement parlé, Matrix enfonçait le clou en 1999.

 

 

Petit aparté comique


Les mondes merveilleux ne sont plus seulement merveilleux (Star WarsLe Seigneur des Anneaux). Ces mondes permettant les chances de deuxièmes vies, de renouveau, de rédemption, de possibilités infinies, ces mondes là sont... Réels... Virtuellement. 
... Ces mondes là sont parmi nous, parmi nous tous. Ils sont enfin ACCESSIBLES (métaphore du réseau social où tout le monde a son propre profil et est connecté dans la même "bulle" digitale, les jeux vidéos, forums internet et consors permettant la création d'un avatar numérique, etc.).

Voilà pourquoi je pense sincèrement que  Tron Legacy est un film générationnel, véritablement intelligent, mais qui n'a pas su exploiter correctement la puissance et le lyrisme de son sujet.

Même Zack Snyder est parvenu à explorer ce thème fort (et définitivement très contemporain) avec sa première création originale, Sucker Punch, avec plus ou moins de réussite.

En attendant sa vision de Superman, Quentin Tarantino a déjà pu décrire sa propre idée sur la question...

 

A la frontière de deux mondes : Qui est l'Alter-Ego ? Qui sommes-nous vraiment ?

 

William Mondello

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 12:13

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Trois ans après ma découverte de cette production Apatow en salles, la sortie d'un spin-off avec Russel Brand en vedette (Get Him to the Greek, intitulé American Trip en France), la reconnaissance de Mila Kunis (BlackSwan, Le Livre d'Eli)  et la consécration de Jason Segel, comédien hilarant de How I Met Your Mother et scénariste comique génial du futur Muppets de Disney, je tenais à revenir sur ce long métrage de Nicholas Stoller tant elle m'aura marqué par son efficacité, sa cohérence et son humanité. 

 

Une délicieuse comédie romantique/sentimentale, bien plus subtile qu'elle n'y parait, sur la difficulté de tourner la page et d'accepter la réalité. 

Passé inaperçu en France à sa sortie en salles, Sans Sarah, Rien ne Va ! (dans son titre français) est un véritable hymne aux geeks qui sommeillent en nous (certaines scènes sont déjà cultes), un scénario écrit par l'acteur principal du film qui tire de son expérience personnelle pour mieux servir son (ses) personnage(s).

 

Forgetting Sarah Marshall (Sans Sarah, Rien ne Va !), de Nicholas Stoller, écrit par Jason Segel : La difficulté d'oublier un film une fille pareille.

 

F L A S H B A C K

 

18944282 w434 h q80Au départ, en ce mois de juin 2008, tout juste remis de l'hyper-événement et semi-déception Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (comment ne pas aimer une nouvelle aventure de mon héros d'enfance ? Avec Shia Labeouf dedans) et la super-surprise Iron Man avec Robert Downey Jr. le génial-revenant, j'étais parti pour voir Kristen Bell sur grand écran. Cette bombe télévisuelle qu'elle était dans Veronica Mars se devait de voir sa carrière décoller. Alors pourquoi ne pas commencer avec une comédie générique produite par Judd Apatow qui comptait déjà sur ses succès 40 ans toujours puceau et SuperGrave ? Peut-être en faisant partie du casting d'un film Apatow qui est le moins Apatow de tous... Et le plus Jason Segel.

 

 

En fait, très vite, et même ce dès la séquence d'ouverture, le ton est donné.

 

 

Le film ne tourne pas autour d'elle seulement, et bien plus encore :

Frais et décomplexé, le métrage révèle dès les premières minutes quelques futures pointures, que ça soit au niveau des acteurs et actrices à commencer par Jason Segel, pour qui le film est pûrement autobiographique puisqu'en plus d'être le protagoniste principal, il est le seul scénariste crédité. Je passerai sur la Bell Kristen,mais aussi Russel Brand qu'il faut découvrir en VO à tel point son accent british est savoureux, pour davantage me concentrer sur ce que je considère être LA révélation du film : la stupéfiante et magnifique Mila Kunis dont c'est ici le premier rôle majeur au Cinéma.

 

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Qualité et rigueur scénaristique ? Que ça soit au niveau de l'écriture, ou des personnages et leurs interprétation, le film ne tombe jamais dans la facilité, et offre une aventure en "épisodes", donnant un intrigue rythmée, à l'inverse de la platitude de certaines dernières comédies romantiques prévisibles.
Un gros plus pour le long-métrage, le sortant encore du moule "comédie romantique US à la con", et le rapprochant de véritable bijou : L'absence totale de manichéisme. Tous les personnages sont crédibles dans leur personnalité et dans leurs actions. Du trop rarement vu alors pour le genre au cinéma.

Mon véritable coup de coeur surprise de l'année 2008, Forgetting Sarah Marshall obtient le titre de "Meilleure comédie 2008", pour sa profondeur, ses scènes à hurler de rire (ça passe du parodique, à la coolitude de certains personnages, ou encore au grotesque de certaines situations pourtant très crédibles), et sa réflexion, tendant vers sa fin, à de la réflexion d'amoureux philosophe, pas moins.
Dommage que le film ne marche pas plus, il a le mérite d'être réussi sur beaucoup de points.

 

Sorti en avril 2008 aux Etats-Unis, le film n'a rapporté que 63 millions de dollars sur le territoire américain, et 43 millions dans le monde. Un score WorldWide de 103 millions de dollars a permis de prouver que la comédie écrite par Jason Segel a rencontré le succès qu'elle méritait en se remboursant intégralement (sans compter les recettes DVD). On est bien loin, hélas, des succès comme les Very Bad Trip 1 et 2 (respectivement 467 millions et près de 500 millions de dollars à ce jour) plus fédérateurs probablement, mais qui prouvent que les comédies américaines peuvent être reconnues dans le monde entier.

La France, pays de la comédie autochtone ? Very Bad Trip 2 a déjà explosé la barre des deux millions d'entrées. Sarah Marshall, un an avant la première aventure alcoolisée de Todd Philips, atteignait péniblement les 100 000 entrées françaises...

 

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Un film qui marque l'avancée des comédies US dans la réalité internationale avant les gueules de bois de Bradley Cooper, Ed Helms et Zack Galifianakis. Alors si vous ne faîtes pas partie de cette poignée de spectateur hilares à ne pas l'avoir encore vu : Courrez voir cet hymne aux geeks lovers dans l'âme ! 

Se déroulant dans le cadre somptueux d'un resort à Hawaii, Forgetting Sarah Marshall est le parfait film à découvrir dès cet été.

Après ça, je n'ai plus qu'une seule chose à dire : Vivement la prochaine comédie de Jason Segel !

 

William Mondello
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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 16:29

 

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Captain EO, de Francis Ford Coppola : Le Peter Pan d'un Futur qui n'existera jamais

 

« Le cosmos, un univers entre le bien et le mal, où une poignée de résistants lutte pour la liberté de milliers de mondes en détresse. Parmi eux, un groupe de vagabonds guidés par l'aventureux Captain Eo... »

 

F L A S H B A C K

 

En ce 12 juin 2010, date de ré-ouverture de l'attraction-film 3D à Disneyland Paris (Paris est le second resort à ré-ouvrir l'attraction en hommage au décès du Roi de la Pop, suivi de près par le resort d'Anaheim puis Tokyo), le décor est planté.

Le spectacle commence. On va enfin revoir Michael ! Ouuuh !!! (cri de groupie en chaleur : ma voisine)

Tourné en 1986, le film de Francis Ford Coppola ne fait que confirmer un peu plus un Jackson au sommet de sa gloire. George Lucas encadre, James Horner compose, et tous les stagiaires de Lucasfilm accourent chez les meilleurs imagineers de Disney pour produire le véritable blockbuster de cette année.
Produit dérivé, mégarde nostalgique ou véritable bijou perdu ?

 

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Si le film nous invite au voyage, ce n'est pas parce qu'il obéit aux règles du conte (au fond un peu cul-cul), ce n'est pas parce qu'il se référence dans la science-fiction (la direction artistique d'un Star Wars), c'est tout simplement parce qu'il est sobrement interactif.

Inutile de vous mimer tous les effets spéciaux cachés dans une salle, qui vous invitent à danser sur chaque pas de danse de « MJ ». Il est en revanche indispensable de vous conseiller de vous concentrer sur ce que le film est vraiment :

Une ôde au monde de cet enfant éternel, même au bout des cieux, trempé dans l'univers d'un Lucas eighties encore inspiré, saupoudré de poussière d'étoiles (wow, le jeu de mot poétique !).

 

Dans ce monde là, celui de Michael Jackson, le spectateur est invité à rêver, une bonne fois pour toute.

Le revoir aujourd'hui est un sacré coup. Et même si le marketing posthume reste regrettable, on ne peut que savourer cet ultime plaisir coupable.  Réalisateurs stéréoscopiques en herbe, ce film est votre Bible... Avec « Avatar » évidemment !

« Enfant, je rêvais d'être Capitaine d'un vaisseau dans l'espace... »
 

 

William Mondello

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 18:14

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Super 8, de J.J. Abrams : un film sur le lâcher-prise ?

(Avis à chaud de la projection de SUPER 8 ; Sans Spoilers)

 

"Eté 1979, une petite ville de l'Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d'adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils vont vite comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Dans leur bourgade, des phrénomènes étranges et d'inexplicables disparitions se multiplient. La police tente de découvrir la vérité. Les adolescents aussi. Personne ne peut imaginer ce qui est en train de se jouer..."


"Catastrophe ferroviaire"... "Il ne s'agit pas d'un accident"... "Inexplicables disparitions"... Mmmh, le culte du mystère, l'accident qui n'en est pas un... Très LOST tout ça !

"Groupe d'adolescents"... "Année 1979"... "Les adolescents tentent de découvrir la vérité"... Mmmh mmmh ! Très Spielbergien tout ça !

Produit par Steven Spielberg (une bonne production hein, c'est pas Transformers), SUPER 8, c'est un peu le Rencontre du Troisième Type de J.J. Abrams. Non le ET. Non le Jurassic Park. Ou son Temple Maudit. Son film le plus personnel ? Voir autobiographique ? Ou sa plus grande oeuvre peut être.


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Dans des dialogues et des situations bourrées d'humour, le groupe des personnages rappelle très rapidement les Goonies de Donner, aussi grâce à ce casting savamment choisi (la palme revient à Elle Fanning, elle crève l'écran à chacune de ses apparitions). L'univers, quant à lui, semble très spielbergien mais semble se nourrir constamment ailleurs, vers quelque chose de finalement très moderne et adulte car le fond est du pur J.J. Abrams, rien que dans les thèmes abordés : événement extraordinaires boulversant des vies alors encore ordinaires, le deuil et le souvenir d'un être cher qui hante les personnages, les daddy issues, et le fameux le lâcher prise qui a été longtemps montré dans LOST (Jack et son père).

Un long métrage entièrement consacré à ses personnages qui penche même vers le très sombre dès sa séquence d'ouverture (que, je l'espère, vous découvrirez bien vite)...

 

Un début doux, un développement parfois maladroit, des séquences tantôt effrayantes tantôt touchantes mais surtout une fin super poétique.

Cette balance permanente entre rire, frissons et émotion donne au final un grand moment de Cinéma qu'on adorerait revoir au plus vite.

Super 8 est bien parti pour être le film de cet été ! Rendez vous le 3 août.

 


  

William Mondello

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 13:18

large_542307.jpgA l’annonce de Kenneth Branagh au poste de réalisateur de Thor, film de superhéros à gros budget, le tout Hollywood (et ses meilleurs clients, dont moi) a poussé un grand soupir. Quoi ? De soulagement ? De perplexité ?… D’inattention ?

 

Comment un héros si peu connu de l’univers (énorme) Marvel a-t-il pu avoir son propre film et qu’est ce qui a pu séduire le réalisateur irlandais habitué aux adaptations profondes de William Shakespeare a préparer un tel… Popcorn-fun-blockbuster ? Comment une telle histoire dithyrambique, si peu « Marvel » finalement (Thor n'est techniquement pas un personnage auquel on peut s'identifier), peut faire rêver les spectateurs du monde entier ?! Ca sentait le foin… Et pourtant…

 

 

Depuis quelques années, Marvel Studios sort un film par an. La première semaine de Mai, celle qui ouvre la marche des blockbusters d’été, est occupée et balisée par les superhéros de Stan Lee. Métaphore du monde actuel, vous dites ?

Aujourd’hui (enfin hier, vu que je termine la rédaction de cet article en ce moment même), on attend et on se rend en salle voir le « dernier Marvel » comme autrefois je me rendais au cinéma tous les Noëls pour voir le dernier Disney. Ah mais oui, c’est vrai. Disney = Marvel. I AM A FOOL !

De ces dernières années, on retient un bilan mitigé : Certains sont tout juste corrects (Hulk), d’autres étaient d’excellentes surprises (Iron Man, Spider-Man 2), d’autres étaient franchement pas bons du tout (Wolverine, les 4 Fantastiques, Ghost Rider, la liste est plus longue d’un coup).

Pourtant, dans ce dessein, tous (ou presque tous) se destinent à une seule chose : Les voir se réunir dans un ultime cross-over qui sortira en 2012 : The Avengers, soit le film –supposé bordélique vu la galerie de personnages- le plus attendu par les fans de comics (et au casting déjà cinq étoiles accessoirement, donc) !

Cette logique d’hyper franchise hyper discutable laisse donc la part belle à une ligne de conduite générale franchement aléatoire. Est ce que le héros qui a son propre film assumera sa propre histoire ? Ou devra-t-il se faire écraser par l’arc narratif général « Avengers » qu’il doit forcément démontrer pour bien préparer le film de Joss Whedon ?

 

Thor, de Kenneth Branagh : Le BlockbAusteur Marvel

(le film qui pourrait donner Thor aux détracThors de BlockbAusteurs)

 

Mais revenons à nos moutons cosmiques voulez-vous, et pas n’importe lesquels. A vrai dire, il y a de cela un an, je n’attendais rien de l’adaptation cinématographique de Thor, énième film de superhéros Marvel, trop particulier qui plus est, car il s’agit ni plus ni moins que d’un Dieu ! Oui, A GOD !!! (esprits mal tournés, couchez-vous !... Oui… Bref…)

 

 

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Le pire était les premières photos des dieux en armures. On allait assister à un mauvais épisode des Chevaliers du Zodiaque !

Puis Paramount a peu à peu confirmé le potentiel « good Marvel » du film, tout au long de sa campagne marketing, via la mise en ligne des différentes bandes-annonces, qui rassuraient donc quelque peu.

 

Mais on était loin du compte, Branagh est non seulement l'homme de la situation, mais il signe sûrement le long métrage Marvel le plus maitrisé depuis le second Spider-Man !

 

Alors que cette cité fantasmagorique faisait à priori partie de nos plus grandes inquiétudes de spectateur moyen, il se trouve, à posteriori, qu'on aurait bien vu un film entier sur Asgard ! C'est somptueux, magique, tragique, complet. La mise en scène magnifie parfaitement l'existence de ces divinités et de leurs habitats. Branagh y croit dur comme fer et nous avec ! On voyage dans cet univers enchanté, où se croisent un brin de science-fiction (les voyages interplanétaires) et BEAUCOUP de Fantasy nous rappelant implicitement le monde d'un certain J.R.R. Tolkien voir peut être J.K. Rowling.

 

 

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Le moindre passage, le moindre objet, dialogue ou toutes ces scénettes dans le Bifröst (l'énorme trouvaille du film, la direction artistique gagne tous les points à ce moment là !) atteignent ce genre de délire visuel qu'on adore.

On offre de l'inédit, presque du jamais vu.


Kenneth Branagh s'éclate et parvient à suffisamment maitriser un tel univers pour le coller au lyrisme du sujet.

L'influence shakespearienne pimente donc l'histoire, qui sort alors le film de la simple histoire de superhéros, tout en permettant à un public moins avisé d'y adhérer. C'est puissant, ample, ça gronde de tous les côtés et en même temps, comme dans un bon Shakespeare, c'est très humain.

Le divin Thor suit sa quête humaine (à la recherche de soi, connaître son corps et ses émotions, thèmes Marvelesques !) le rapprochant de lui-même, et, pas à pas, d'un public alors touché par son périple, ses déceptions et ses joies. Public qui tremblera à ses côtés lors des séquences d'action dantesques (joli travail sur le son à ce sujet et effets spéciaux excellents), courses à travers l'espace ou de ces grandes scènes de trahisons familiales digne d'une cour royale. Et ce, jusqu'au dernier souffle du film ; Poétiques, belles, que ce soit dans ce monde ou dans l'autre, les dernières minutes, les derniers plans vont donneront la chair de poule !... "Can you see Jane ?"

 

Christopher Nolan avait proposé sa vision très personnelle de Batman ; Kenneth Branagh propose sa vision de Thor ! Et elle est titanesque ! Si les producteurs et studios pouvaient donner plus souvent de telles libertés et marges de manœuvres à tous les réalisateurs-auteurs assumés, le Cinéma Hollywodien (en Grandes Lettres) irait bien mieux...

 

"Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités."

Oncle Ben, Spider-Man

 

Malheureusement, si les passages dans la cité des dieux célestes sont extrêmement réussis, le film perd quelque peu son souffle (épique !) lorsque Thor arrive sur Terre.

L'humour (inattendu et excellent) sauve le tout, mais on sent un Branagh peut-être moins intéressé ou qui a placé les premières minutes de son film si hautes que les passages plus intimistes ne peuvent être aussi efficaces. 

Lors de ces longueurs, Natalie Portman est alors en mode automatique mais confirme malgré tout son talent et sa grâce. Elle parvient avec son personnage fasciné, curieux et touchant (plutôt bien écrit et ficelé par rapport à la dramaturgie du personnage de Thor), a être le meilleur love interest de ces dernières années.

Natalie, on t'aime !

Ce croisement entre la Science-Fiction (la scientifique et ses idées...) et la Science-Fantasy (le monde du dieu nordique) est alors représenté par l'idylle naissante de ces deux là. Deux genres, deux personnes qui ne demandaient qu'à se rencontrer.

 

 

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Chris Hemsworth s'impose d'emblée, et est à Thor ce que Robert Downey Jr. était à Iron Man. Il EST littéralement le personnage, et personne d'autre n'aurait pu le remplacer. 

Mais la mise en scène et le scénario aidant sûrement, son frère ennemi, interprété par Tom Hiddleston, pourrait presque lui voler la vedette. Loin de faire de lui un simple bad guy, le dramaturge Branagh appuie la « tragédie » à chacune de ses apparitions et porte donc le film à gros budget vers cette profondeur insoupçonnée. 

Bien qu’elle soit discrète à la première écoute, la musique de Patrick Doyle, fidèle collaborateur du metteur en scène, accompagne délicieusement les passages épiques.

 

Une dernière remarque tout de même sur ces fameux passages sur Terre, qui prouve la maîtrise totale de Branagh sur le sujet :Si vous observez bien, les personnages sont souvent filmés de haut lors de leurs apparitions sur la planète bleue. Ces extrêmes plongées sont-elles là pour nous rappeler que les Dieux regardent attentivement l'avancée de la quête de notre héros et son entourage ?

Tous les Dieux ? Un en particulier : Le narrateur de l'histoire, celui qui débute ce récit épique en voix off ; interprété brillamment par Anthony Hopkins, son œil avisé et sage est-il métaphoriquement celui d'un metteur en scène et/ou d'un scénariste lui-même brillant ? Kenneth Branagh prouve décidément tout son talent par ce film encore une fois surprenant...

 

"Les actions de ton père ont toujours un objectif."

 

La 3D, quant à elle, est oubliable, sauf pour certains plans dont la plupart sont à Asgard. L'immersion est totale, et les plans aériens donnent le vertige. Le relief est aussi un gros plus... POUR CE PUTAIN DE GENERIQUE DE FIN !

 

 

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Cette rencontre métaphorique entre la Science-fiction et la Fantasy est une réussite.

Malgré quelques longueurs terriennes, vite gommées par la cohérence et la maîtrise artistique générale, Thor est un film à voir absolument, car il confirme qu'un auteur à la tête d'un blockbuster est la clé d'un spectacle qui vous prendra aux trip(e)s (vouais, jeu de mot inside) !

La dernière décennie avait déjà lancé l'idée : Les "Blockb-Austeurs" vont ils être les grands films de demain ?

On sent en tout cas la volonté de contraster le simple film de superhéros et de faire voyager ce sous genre vers des contrées inédites.

A l'image de cette ultime minute où Jane regarde le ciel en sachant enfin ce qu'elle cherche. Et cet ultime regard échangé avec Thor, connexion infinie entre ces deux mondes. Le présent maintenant vécu, nous voilà tourné vers un avenir prometteur...

 

PS: la marque de fabrique des Marvel, restez après le générique !

 

 

William Mondello

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